LE COIFFEUR
Chez le coiffeur article tiré de notre blog les africains du 13
Une bicoque bigarrée au fond d'un chemin de terre, voici le coiffeur du quartier. J'écarte le rideau de toile qui fait office d'entrée et me voici dans une petite pièce oû sont assis une bonne dizaine de Burkinabé qui attendent leur tour. Nous sommes samedi et les jeunes sont nombreux a vouloir se faire couper les cheveux afin de sortir courir la gazelle dans les bars du quartier. Un panneau affiche les tarifs sur la miroir que se disputent des dizaines de mouches : 200 francs CFA ce qui nous fait la coupe à 30 centimes d'euros.
Je m'assieds dans le fauteuil et le jeune empoigne une tondeuse de bakelite noire qu'il nettoie avec un morceau d'éponge puis il coupe mes cheveux avec de grands gestes pour faire valoir son tour de main d'artiste. En deux minutes la coupe est faite et il m'ôte le tablier rose poisseux avec lequel il m'avait couvert avant d'intervenir. Combien je dois? Le jeune réfléchit un instant avant de me répondre: 500 francs. Je n'en attendais pas moins de lui, connaissant le talent des locaux à faire valoir une discrimination très positive sur le prix des articles ou des prestations en fonction de la couleur de la peau. Dailleurs c'est lui même qui argumente en déclarant que les blancs paient ce prix et que c'est normal. Par plaisanterie je crie au racisme anti blanc tout en lui offrant généreusement un billet de 1 000 ce qui place le prix de la coupe à 1 euro 50 ! Je suis content ma coupe est nickel et je serai fin prêt pour ma prestation à l'école de Police de lundi oû je dois donner durant trois jours un séminaire de management et de communication, (rien que cela) à des commandants de corps urbains en mal de savoir faire en matière de gestion des personnels et du matériel. Un article suivra concernant cette première expérience de formation.